juillet 04, 2005

De la culture, s.v.p.

Voilà, une chronique d'art. De culture. Des oeuvres que j'ai vues, lues, entendus, entammées, senties. Dans le désordre.

Superbeautifulmonster

Le nouveau Bif Naked. Après Purge, qui contient quand mêmes des poèmes très forts (les October Song et Stolen Sidewalk) et des sons lourds accrocheurs (on pense à I Love Myself Today et Tango Shoes), il est sans conteste compréhensible de s'attendre à un nivellement. Ou pire, on l'a vu avec Andree Watters récemment, à un ramollissement. Mais non ! Et la suprise est assez grande. L'albume commence avec une balade digne du précédent opuse de madame Naked, et enchaîne immédiatement avec des mélodies tapageuses plus fortes en émotions et moins superficielles. Le tout converge vers une reprise un peu linéaire d'un mégahit du groupe des groupes, Nothing Else Matters, qui prouve que la chanteuse et son groupe savent être fidèles et inventifs à la fois. Le reste des chansons se déchaîne avec une logique toute pensée : du Hard à l'acoustique qui nous ramène à I Bificus, pour finir en hauteur avec After a While, la chanson qui fait bouger le pied sans même s'en rendre compte. De la vraie bonne musique, dans ces temps où les nouveautés nous écrasent, mais où les perlent de la plume se font désirer.

Un petit pas pour l'homme

Digne d'un Stéphane Bourguignon dans ses bonnes années, Stéphane Dompierre excite nos souvenirs avec son analyse du célibataire en cinq phases. Jouant de la métaphore tel que son prédécesseur savait si bien le faire du temps de l'avaleur et du geyser, Dompierre nous assome à coups de vérités ludiques et sensées qu'on ne saurait avouer sans une telle lucidité. L'histoire fait suite à la rupture du personnage principale, Daniel, qui en est à la phase I du cycle des célibataires (analysé scientifiquement). Au long de l'histoire, on le suit dans les différentes phases, qui sont expliqués en préambule et qu'on rappelle en temps et lieu.

La métaphore facile, les évidences sous silence encadrées et soulignées de marqueur Rouge et Vert, ce roman coule sans aucune difficulté. Sans vouloir raconter l'inutile pour épaissir inutilement le livre, Dompierre se limite à l'essentiel. Je résumerais l'effet de ce livre par une métaphore : Un deux par quatre dans le front ferait à peu près le même effet !

Star Wars III

Je serai bref : je suis un nostalgique des années Harrison Ford et Mark Hamill. Les deux premiers essais CGI de Lucas m'ont laissé pantois, et le troisième s'annonçait mieux. Dans les deux premiers (VRAIS premiers) films, les acteurs sont nuls. L'histoire se vautre dans des épisodes d'amour insoutenables sur le bord d'un fleuve tranquille, en pique-nique, entre Amidalyte et son jeune étalon. On le sait, y va finir par avoir de l'asthme et ils vont nous fabriquer un prodige du Mr.Freeze et une Princesse aux brioches à la cannelle. Apparemment, ça prenait cinq heures de films pour nous le rappeller.

L'essentiel, selon moi, est dans le troisième tome de la saga. On passe sur les détails, on va à l'essentiel. En fait, pour les trois scènes les plus attendues, on passe trop à l'essentiel. On attend depuis des années la confrontation entre Anakin et l'empereur en devenir. La destruction des Jedis. Et l'éveil du héros masqué. Oui, héros. Car il est quand même l'objet de la moitié de cette sextologie. Décevant pour les parties les plus importantes, le film est pourtant bien dans son ensemble. Parce que là où on s'attendait à le voir échouer, il réussit.

Car avouons-le, Lucas n'a vraiment pas la main pour diriger des acteurs. Pour mettre des couleurs dans une bataille intergalactique, vendre des figurines ou des boîtes à lunch de C3PO, il s'y connaît. Mais pour donner aux acteurs leurs lignes et les mener à porter leurs émotions sur pellicule, on repassera. Dans les deux premiers tomes, c'était la grande faiblesse. Qu'on pense à Anakin enfant, au Christensen débutant ou même à la Portman gaffeuse. Mais dans ce troisiême opus, Christensen sauve les meubles. Il fait face à un Samuel L. Jackson médiocre, à un Ewan McGregor (que j'adore, Come What May) sur-estimé pour la grandeur de son personnage, et, surtout, à une Portman nulle sur tous les points ! Ses crises de larmes insensées rendent la scène la plus terrible du film à rire, on se tape les genoux à grandes claques sonores. Pourtant, c'était la même actrice qui dans le premier film sauvait les meubles. C'est à n'y rien comprendre. Mais pour l'interprète de Darth Vader, rien à redire. Il a fait ses devoirs, il a coupé ces minables boudins qui lui donnaient un air amérindiens.

À voir avec plus ou moins d'attentes. Si possible, sortir un peu avant la fin, pour éviter le morceau de casse-tête trop évident que Lucas tente de placer entre la première trilogie et la seconde. Vraiment, Georgy, tu fais pitié ! À quand un remake complet des six films avec vision 3D et son complètement refait en "Super THX Digital 23.1 Surround ESX" ?!

Les Bandes Blanches

Get behind me Satan. Titre accrocheur. On achète les yeux fermés cette suite au très louangé Elephant sans difficulté. On l'insère dans le lecteur et on ingurgite à grandes cuillèrées. Et on espère. La première chanson donne littéralement le sourire, nous convainquant que le dernier disque des Stripes sera la suite logique du prédécesseur, qui nous a laissé dans la mémoire un Seven Nation Army qui nous a foutu de bons maux de cous.

Mais voilà, il semble que les deux acolytes ont redécouverts le Xylophone et les rythmes des années soixante. Rien de décourageants, au contraire. Le résultat est un merveilleux amalgame de chansons rétro-pop accrocheuses (comme ce My Doorbell qui me revient en tête constamment), de sonorités quasi-africaines mêlées à un fond de guitare électrique prise entre quatre murs insonorisés. Les effets de la batterie et des caisses éloignées, un peu "raw", donne encore une fois le ton unique aux White Stripes. Ce pourquoi on les a aimé et ce pourquoi on continuera à les aimer. Un duo qui n'a plus de preuve à faire, et qui peuvent maintenant s'amuser.

In your Honor

Un album double, c'est attirant. Surtout quand ça totalise 33 chansons. Surtout quand un ex-Nirvana fait partie intégrante de l'album. C'est ce qui m'a influencé dans l'achat du dernier Foo Fighters.

J'ai adoré There is nothing Left to Lose, avec Learn to Fly qui restera à jamais LA toune des Foos. La première écoute radiophonique de Best of You m'a laissé un bon mal de tête. La répétition des mots me donnait des nausées, comme si on m'agressait. Normalement, pour une chanson, c'est bon signe. J'avais entendu que le nouveau disque des Foos était plus hard, plus violent. Au début, on le croît. On est content. La guitare est lourde, les caisses sont défoncées à la Nirvana, Grohl se crache les nodules du left au right. Magnifique. Mais ca nivelle. Ca descend. On vient à oublier les paroles, on oublie que le disque joue. On dirait la même chanson tout le long de l'album. C'est le reproche qu'on fait aux Foos depuis le début, et c'est le même reproche que je leur fait maintenant.

Je peux aussi en faire un de plus. Un groupe aussi chevronné n'est-il pas capable d'oser inclure sur son album des balades, des mélodies acoustiques ? D'où vient cette nécessité de jumeler un disque rock et un disque mou dans un même album, si ce n'est que pour plaire aux fans et essayer d'en acheter d'autres ? Selon moi, un bon groupe sait doser, aligner les chansons logiquement pour que le tout s'écoute bien. Qu'on ressente les émotions qui veulent être passées. Dans le fond, je fais le même commentaire sous deux angles. Les deux disques s'écoutent mal seuls parce que les chansons sur chacun se ressemblent trop. Mélanger les deux disques et le résultat sera bénéfique. Un bon album contient un mélange juste bien pensé de rythmes effrennés et de balades acoustiques qui tirent des larmes. Oui, Miracle a la puissance d'une méga-mélodie accrocheuse. Non elle ne le deviendra pas, parce qu'elle est entourée sur l'album d'autres complaintes identiques. Et c'est pas radio pop CKOI ou radio p'tit comique gros bras ÉNERGIE qui vont faire la différence. Peut-être Buzz. Ou une radio qui se respecte dans le même genre.

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