mars 19, 2009

Seattle - Part Deux

Autre longue journée de marche. Ce matin, peu enjoué par la température incertaine et mon infructueuse tentative de show indie-rock, j'étais pas très chaud à l'idée de retourner dans la jungle de cette ville.

En fait, hier soir, je me suis aventuré dans le nord de la ville, hors du centre. Je croyais bien me diriger vers une salle de spectacle (entendons-nous, un bar à venues) mais, j'ai pris une mauvaise direction. J'ai marché très longtemps, dans des coins sombres, jusqu'à ce que deux clodos m'abordent. Retour sur mes pas. Ça doit pas être ici.

Je suis passé, après vérifications sur la carte, à deux coins de rue de ma destination, que je trouvais limite dangereuse vue le quartier. C'est juste que j'ai continué à m'enfoncer dans le dit quartier pour environ quinze minutes. Mauvaise expérience. Pas de musique.

Donc ce matin, pas très enjoué à visiter de nouveaux quartiers. Quand même, je suis parti. Vers le marché. Pas très motivant. Je me suis renseigné sur les bus vers l'Université de Washington. Et j'ai marché.

Même direction que dimanche, parce que l'Université est située juste après Capitol Hill. Juste après, sur une carte touristique.

J'ai dû marcher quatre heures. Environ. Je suis arrêté manger dans le fameux restaurant bondé du week-end, Coastal Kitchen, où j'ai magnifiquement été servi, la bouffe était excellente. Juste le décor qui vieillit mal. Mais propre, quand même.

Je suis donc sorti de ce resto ravi, plein. De café, aussi. Durant mon repas, j'ai lu Lonely Planet. Que je vais connaître par cœur, assurément. Mais j'ai trouvé un cimetierre, entre là et l'Université, Lakeview cemetery, où sont enterrés Bruce Lee et Brandon Lee!! Personne ne m'avait dit ce détail super-hyper-important!

Traversé un quartier résidentiel, Capitol Hill vers U-district, à pieds. Un parc, intéressant. Juste après, le cimetierre. Bon, maintenant, on n'est pas downtown, y'a pas de pancartes qui indiquent où sont les pierres tombales.

Avec les indications du Lonely Planet, j'ai tourné autour. Tout seul, à part quelques paysagistes qui devaient se bidonner à me voir chercher, sachant très bien ce que je cherchais. Je me suis arrêté. Selon mes savants calculs, j'étais juste au bon endroit. Mais je ne voyais rien. Une fille est arrivée, pas très loin, elle cherchait aussi. Comme j'étais debout, immobile, elle a supposé que j'avais trouvé. Elle s'est approché et sur son chemin, s'est arrêtée. À deux, on y est arrivé!! Honnêtement, c'est très sobre comme mémorial. Je suis resté un temps, avant de repartir vers l'Université. Toujours à pieds.

Un beau quartier, de belles maisons. Ici, la crise ne se sent pas. Bon, peut-être que leurs enfants ne mangent plus, que les poissons n'ont plus d'eau, mais le gazon est tondu. Et le SUV attend dans la rue, il réchauffe (quoi?, il fait quand même 8 degrés).

J'arrive au pont qui mène de l'autre côté. Ah oui, pendant toute cette marche, j'ai longé le Lake Washington. C'est relativement grand. Pas large.

University street. U-district est bondé d'étudiants. Évidemment. J'ai l'air vieux dans le paysage, c'est malade. Je marche la rue au complet, à la recherche d'un resto. Mon choix s'arrête sur le Flowers, un buffet végé identifié "not for tourists". Sweet.

Pour être certain d'être étiqueté en entrant, je prends quelques photos. Je me sers, dans une assiette dont la propreté n'a pas été approuvée par Tétreault & cie. La bouffe est très bonne. Bon, de qualité, je sais pas, mais au goût, c'est réussi. J'en reprends, même. Quelques étudiants, des habitués assurément, sont dispersés dans cet établissement qui tient plus de l'armée du salut que d'un resto. Le buffet, c'est une table qui s'étire (sans le truc du milieu) avec quelques plats dessus, des salades au milieu, les plats dans la glace, et un gros bassin qui retient l'eau qui dégoutte de tout ça, juste en-dessous. Miam, c'était bon.

Café Starbucks. Moyen. Pas le format, le goût. Décidemment, ici, c'est pas les Starbucks les meilleurs. Ladro, tellement mieux. Je marche vers le campus.

C'est immense. Le stade où les Huskies jouent, aussi. Enfin, comparé au stade McGill, le ration de place doit être au-dessus de 50!

De vieux bâtiments, des nouveaux. J'entre dans la librairie (en fait, la library, donc la bibliothèque). Quand même bien. Une grande salle, en haut, où il est souligné que ce sont des étudiants qui sont en train d'étudier. On dirait une église. Au bout, une salle vitrée, fermée. Un seul étudiant avec de grand bureau de bois datant de l'invention du bois. On dirait.

Personne ne parle. Je sors, un peu étourdi. Une grande fontaine, le red square, je passe un peu partout dans le campus. Honnêtement, ça ne vaut peut-être pas une journée complète de visite. Mais quand même, comme on dit, la destination importe parfois peu. J'ai marché longtemps pour venir ici, ça compte!

En soirée, souper avec un représentant de compagnie. Mon steak, trop bleu, a complètement été carbonisé par le chef de ce restaurant qui me semblait, à l'origine, très bien.

Demain, retour à Montréal.

mars 16, 2009

Seattle

Première journée à Seattle, décidemment, épuisante. Intéressante. Divertissante.

Je me suis levé relativement tôt. 7h30. Le cadran sonnait depuis déjà 7h00, sur les airs de Rise Up! Country. Jesus. L'événement qui a changé votre vie, qui vous a réveillé. Rise Up!

Ouvre les rideaux : de la neige. Grosse comme des balles de tennis. Quoi? Ici?



Les yeux dans la graisse de bine, l'entrain dans les talons, direction douche. Surprise. Sur le rideau, il y a plein de taches. Et du sang. Appel au standard de l'hotel. Ils passent changer le rideau. Rili Sôri Mista!

Plein de courage, vêtu de mon gros manteau d'hiver, je m'aventure à l'extérieur. Vers n'importe où. J'ai étudié la carte de la ville, les quartiers. Il y a des cafés partout, mais aucun proche. Il y a des restaurants partout, aucun dans le quartier de l'hotel.

Finalement, j'aboutis devant un Starbucks. Bah, je trouverai bien autre chose. Un autre café, d'une autre chaîne. Après quatre coins de rues, complètement trempé, j'arrête au Caffee Ladro.



Excellent lattee. Tall lattee single shot to go. Un facile. Je m'installe en regardant la pluie. La neige. Les deux. Il neige à gros flocon, mais en même temps, on sent sur la peau comme si c'était une grosse averse d'eau. Sur les voitures, de la neige s'accumule. C'est bizarre.

Quelques clients plus tard, des habitués de ce minuscule café, je décide d'affronter le froid et la pluie. Je suis bien heureux d'avoir mon gros manteau d'hiver, finalement.

Deux coins de rue. À peine. Mon appareil-photo décide qu'il ne fonctionne plus. On respire. Je l'ai réchappé, je crois. On verra plus tard, c'était temporaire.

Je descends sur le bord de l'eau. Des bateaux, des usines. Et le marché. Pine Place Market. Ça sent les fruits de mer, les poissons, le café, les crêpes, tout, quoi.



J'y marche un peu, cherchant le tout premier Starbucks de l'histoire. J'arrive face avec, en cinq minutes. Pourtant, ce marché est géant!



J'entre dans le Starbucks (ça doit faire 20 minutes que je suis sortis de l'autre café). Je m'installe sans commander, sur le bord de la fenêtre. Face à l'entrée principale du marché. J'observe les gens. On voit tout de suite les locaux et les touristes. Les premiers sont en gougounes, portent un coton ouaté avec capuchon, sourient. Les derniers, ont un parapluie, un gros manteau, regardent partout, sont mécontents de la pluie. Un serveur m'offre un morceau de "j'ai-rien-compris". Oui, pourquoi pas!



Départ #2. 3. Je marche avec, comme direction, ce fameux coin autour de Capitol Hill où il y a plein de restaurants, de cafés. L'éden, quoi. Google disait 30 minutes de marche.

Après environ 10 minutes, j'arrive à la statue de Jimi Hendrix.



Il est natif de Seattle. Comme tout plein d'autres musiciens et groupes. Kenny G, Steve Miller Band, Nirvana, Foo Fighters, Pearl Jam, Soundgarden, et j'en passe. Petite statue, donc, grosse vedette. Juste derrière, un magasin indépendant de musique. J'y entre pour demander des conseils sur le prochain gros nom de la ville. On tergiverse, on discute, on écoute. Ils ont beau me dire que la scène musicale de Seattle se "moumounise" ces derniers temps, qu'on est au Country-happy-folk-kind-of-Neil-Young. J'en démords pas. Rien ne me plait jusqu'à, après avoir dit "harder" trois fois aux vendeurs, on me trouve la perle rare. Si je me fie aux journaux locaux, c'est en effet ce que je cherchais. Le groupe dont les journaux ne veulent pas parler de peur de le perdre au profit du reste du monde. Égoïstes. Le groupe, Helms Alee. Un peu noir. Mais de la bonne musique.

Je sors du magasin. Gros soleil. Il fait chaud à se promener en shorts. D'ailleurs, des locaux se dandinent en short, portable à l'oreille. Wow, quelle ville de contrastes.

En observant bien, en particulier dans ce quartier moins touristique et plus habité, la population est relativement très jeune, tous habillés de cotons ouatés à capuchons, en jeans. C'est typique, presque cliché.

Donc sur la rue Broadway, c'est le paradis. Là, un drive-in. Un vrai. Ça sent le gras de l'autre côté de la rue. La viande qui cuit. Les frites. Le grand panneau orange, en triangle, rappelle les années 50. 60. Pas à moi, mais à bein du monde, sûrement.

Je marche jusqu'au Vivace Espresso, qui, apparemment, est le meilleur espresso (au monde) de la ville. Pas de nourriture. Bon, il faut bien manger avant. Je lonely planet le tout. À une dizaine de coins de rue, perdu, un petit restaurant avec de la bouffe végé. Vendu.

Je marche dans un quartier super enchanteur, avec de villes maisons, de la verdure, même par-dessus les trottoirs. Je crois être près du quartier gai.



C'est pas les seringues, comme à Montréal, qui le rappellent, ou les vieux condoms de la rue Saint-André (même si je vois des pochettes, sur le trottoir), mais plutôt les drapeaux. Et les patrouilles anti-homophobes, à vélo.

J'arrive sur une rue hyper-bondée de jeunes gens hip, genre Greenwich dans New York. Mais ici, les gens ont l'air sympathique. Devant le restaurant que je croyais désert, selon sa proximité de rien, et bien non. À l'intérieur, j'ai jamais vu ça de ma vie, chaque pouce carré est occupé par quelqu'un, debout, qui attend une place. Autour des tables, autour du bar. Entre les clients! Des gens attendent même dehors! J'ai pas le temps. Demain. C'est vrai que là, on est dimanche. Midi.

Je décide de rebrousser chemin, presqu'à l'hotel, pour trouver un autre resto végé. Après 15 minutes de marches, sous le gros soleil/gros vent, je ne le trouve pas. Au lieu, un resto italien. Ou espagnol. Je ne me souviens plus. Disparu. Le guide, le foutu guide de mes deux, date d'à peine quelques mois. Bon. Je me décide pas. La dernière solution : le drive-in qui sent le gras des années 50. Il faut bien manger. Mais là, il faut encore marcher dans la direction opposée, celle du début. Il recommence à pleuvoir. Plus qu'en matinée.

J'arrive au drive-in, il y a une grande file dehors. En fait, le restaurant est juste dehors. Pas de table. Sous le capot, où on commande, un grand comptoir de métal perpendiculaire. Je fais la file. Je commande, hamburger et frite svp. Ça fera deux et quatre-vingt-quinze. Quoi!? Moins que 3$ pour un hamburger et une frite?

Je les mange, de reculons. Pour une ville de végés-fiers-des-produits-locaux, elle me déçoit un peu. Des bouts durs dans la viande me font un peu hésiter. Je me réchauffe en mangeant, autour des autres clients qui doivent se sentir autant coupable que moi. Je pars à la marche, la pluie a presque arrêté. Non, elle est plus drue.

Quelques mètres plus loin, non mais il faut être con, j'arrive devant un restaurant, le Septieme Cafe ça s'appelle. Salades, sandwiches, hamburger végé! J'entre, je mange un hamburger végé et une salade. Je me sens moins coupable. Ça s'annule. La cliente, à côté, voit mon guide touristique. Elle me donne ses idées sur la ville, les coins à ne pas rater. Si je me fie à ce qu'elle dit, j'aurai besoin d'une voiture. Ou d'un bus.

Ensuite, direction le café Vivace Espresso. Celui où j'étais avant tout ce chemin pour trouver un restaurant plein, un qui n'existe plus et un de culpabilité! L'espresso, je le prends pour emporter. Pas trop le choix, l'endroit est bondé, la file est assez longue. Je demande un peu allongé, on sait jamais.

Une fois dehors, je trempe les lèvres dans ce café aux couleurs très, très foncées. Un goût riche, onctueux, très amer. J'ai déjà goûté ça, je ne me souviens plus où. Ça fait longtemps. Espresso délectable. Je reviendrai.

Retour à l'hotel. Je surfe un peu sur le net. En cherchant où Kurt Cobain a habité, je tombe sur de drôles de sites. Des hypothèses, sur son "suicide". Par la fenêtre de ma chambre d'hotel, je le vois bien, le soleil plombe. Il est 15h00 environ. Je devrais aller en profiter. Mais juste un peu encore, je veux lire un peu plus sur ça.

C'est un sujet que je n'ai jamais vraiment approfondi. J'en apprends donc beaucoup. Au Lac Washington, à quelques kilomètres d'ici, tout s'est passé. Dans les rues où j'ai marché cet après-midi, il rencontrait des amis. Et je me rends compte : dans deux semaines, ça fera 15 ans qu'il a été trouvé.

Je n'ai jamais été un fan inconditionnel, j'ai toujours vu l'artiste comme un mauvais exemple. Mais plus je lis, plus je réalise que j'étais peut-être pas en phase avec la vérité. D'ailleurs, le détective privé engagé par Courtney Love, à l'époque pour retrouver Cobain, a mis tous les résultats de ses recherches sur un site web. Conversations téléphoniques incluses. Très intéressant.

17h00. Réception de bienvenue au Convention Center pour le colloque. C'est tout de même la raison de ma venue à Seattle, faut bien y aller. Ça se passe dans une salle, logée entre deux bâtiments opposés, sur une même rue. La pièce de réception est donc… par-dessus la rue. C'est spécial.



En fait. Pas très spécial. Je m'inscris, je prévois mes prochains journées. Retour à l'hotel.

Je vais souper au Six arms brewery, une bonne Porter à la main. Au bar, j'écris un peu sur ma prochaine nouvelle. J'ai de bonnes idées. L'histoire complète, en fait. Il reste à la coucher sur papier. Virtuel.

Là, je vais me coucher.